Texte écrit par Dominique Tailliez en 2007 alors qu'il était Président de la Fédération du Patrimoine Maritime Méditérrannéen (FPMM).
De plus en plus, les différentes administrations, du niveau local au niveau ministériel doivent prendre en compte le patrimoine en général et le patrimoine maritime en particulier.
En effet tous les textes sur le développement durable précisent l'importance de ces richesses patrimoniales pour l'économie à long terme des régions. Mais ils s'opposent au développement classique du pourtour méditerranéen qui continue dans la voie du tourisme de masse et d'un développement économique à court terme.
Les pressions de l'immobilier, du tourisme et de la plaisance sont très fortes et font que l'aménagement du territoire sur le littoral méditerranéen pose d'énormes problèmes et que le patrimoine maritime n'occupe pas la place qui lui revient.
Si les patrimoines militaires, religieux, architecturaux sont correctement identifiés, il n'en est pas de même du patrimoine maritime qui comprend des installations à terre, des embarcations et tout un art de vivre sur le littoral méditerranéen depuis l'antiquité. Nos restaurations de bateaux sont encore trop souvent perçues comme de simples éléments lucratifs ou décoratifs sans lien aucun avec la culture régionale.
L'article 229 de tourisme et développement durable insiste sur "la nécessité de veiller à ce que la planification du développement du tourisme préserve les legs du passé, le patrimoine et l'intégrité naturels et culturels des destinations touristiques."
D'un côté, la réflexion des gouvernants , le Conseil de l'Europe, lui même, dans sa recommandation 1486 (2000) demande aux gouvernements "de soutenir et d'encourager les organismes publics et privés, et les associations bénévoles qui conservent des navires historiques ou leurs répliques grandeur nature ou à grande échelle en état de marche", demande "d'encourager la présentation et l'utilisation de ces navires en vue de l'éducation et du plaisir du grand public" , d'un autre côté, sur le terrain, nous constatons des aménagements ou des décisions qui mettent en péril le fragile patrimoine que nous essayons de valoriser.
Nous et nos 70 associations méditerranéennes qui travaillons depuis des années sur différents chantiers devons, dès à présent, nous positionner par rapport à cette nouvelle donne.
Toutes nos actions et nos réalisations constituent la trame du patrimoine maritime méditerranéen. Encore faut-il que toutes ces actions et réalisations aient un lien entre elles.
La fédération peut être le support de ce lien. Elle peut être la toile, qui permettrait à chaque association de tisser sa propre partie tout en la rendant indispensable à la cohérence de l'édifice commun.
Structurer, au moins par les idées cette toile, doit nous permettre, dans nos associations, de nous appuyer sur la réalité d'un patrimoine multiforme et vivant et ainsi de crédibiliser davantage nos demandes et nos réalisations.
Il nous semble indispensable de nous rencontrer, d'échanger, pour que notre travail permette aux habitants et aux visiteurs de s'approprier ou de se réapproprier le patrimoine maritime méditerranéen.
Dominique Tailliez FPMM 2007.
Pour info et tout contact dans le Languedoc Roussillon, notre Président, Pierre-Emmanuel Peltier est Vice Président de la FPMM depuis Décembre 2007.
34: Pierre - Emmanuel Peltier
Manu.